Confiance ou pouvoir ? Le port de la blouse est-il vraiment important ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Au Royaume-Uni, Dementia Care Matters considère depuis vingt ans que les personnes malades vivant en maison de retraite demandent aux soignants d’apporter de la confiance et de la chaleur, et que la blouse est, en ce sens, un facteur bloquant. Sally Knocker, formatrice, rappelle que le retrait des blouses est un mouvement né dans le secteur du handicap mental dans les années 1960-1970, en partie en raison du rejet du modèle médical de l’incapacité. Il visait à intégrer les personnes handicapées dans la vie ordinaire avec le slogan « les personnes d’abord ». La stigmatisation de la maladie ou de la dépendance véhiculée par une personne en blouse était considérée comme antinomique à une démarche d’accompagnement. Plus récemment, dans le domaine de la démence, une enquête menée en 2014par la revue infirmière britannique Nursing Times montre que 57% des professionnels déclarent que le port de la blouse reste important pour eux. Les arguments-types sont les suivants : « Comment les personnes malades reconnaîtront-elles les professionnels ? Les familles veulent nous voir habillés ainsi. Qui va payer l’usure de ma garde-robe personnelle ? Et le risque d’infection croisée ? Les professionnels en visite ont besoin de reconnaître qui sont les infirmières. Quelle impression sera donnée si les collègues portent des vêtements informes ou inappropriés ? » Au Canada, Nancy Cunnigham, formatrice, souligne que la tendance est aujourd’hui à la recherche du confort « comme à la maison » dans un lieu de vie qui ne soit pas un lieu de travail. Les mentalités se transforment : on est passé du « Que puis-je faire pour vous ? » à « Que pouvons-nous faire ensemble ? »
Knocker S. Uniforms : the first and final frontiers in dementia care. J Dementia Care 2016; 24(6): 16-17. Novembre-décembre 2016.