Conduire avec la maladie d’Alzheimer : quelle attitude pratique ? (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 mars 2014

Le journaliste Jean-Yves Nau, sur son blog, rappelle les positions des associations d’aidants. Pour France Alzheimer, « conduire est une activité complexe qui exige des réactions rapides, des sens en alerte et des décisions immédiates. Pour une personne atteinte de maladie d’Alzheimer, conduire devient inévitablement difficile. » Il faut être compréhensif : « savoir à quel moment une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer doit cesser de conduire est extrêmement délicat, non seulement pour la famille, mais aussi pour le médecin traitant. La personne malade qui conduit suscite une grande préoccupation dans son entourage qui s’inquiète constamment de sa sécurité et de celle d’autrui. Rares sont les personnes malades qui décident spontanément de renoncer à la conduite automobile. C’est pourquoi y renoncer est souvent vécu comme une perte très importante. Soyez compréhensif durant cette période difficile, car l’ancien conducteur peut se retrouver déprimé, mais aussi se sentir furieux. » Quand intervenir ? « Une interdiction systématique est à éviter. La conduite dépend de l’acuité visuelle ainsi que de l’appréciation spatiale, et des capacités attentionnelles, facultés qui ne sont pas nécessairement altérées chez toutes les personnes malades, immédiatement et de la même manière. L’incidence de la maladie sur la capacité à conduire doit être évoquée dans les différentes consultations médicales et le point sur ce sujet doit être fait régulièrement avec la personne malade. » Pour France Alzheimer, « il s’agit de ne pas laisser se développer des situations dangereuses pour les uns et les autres. En définitive, c’est en prenant en compte les compétences conservées et celles qui sont perdues que l’on pourra au mieux évaluer les risques encourus. » Pour l’Association Alzheimer suisse, il faut anticiper et consulter le médecin de famille, un spécialiste ou une clinique de la mémoire : « la personne atteinte et ses proches doivent rapidement se faire à l’idée que tôt ou tard conduire ne sera plus possible. C’est là que le rôle du médecin et des spécialistes est essentiel car ce sont eux qui décident si, d’un point de vue médical, la personne atteinte est encore apte à la conduite. »