Conception médicale dominante
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Dans la revue scientifique électronique portugaise en libre accès e-psi, Martial Van der Linden et Anne-Claude Juillerat Van der Linden, de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université de Genève (Suisse) et animateurs du site du Mythe Alzheimer, écrivent : « selon la conception médicale dominante, la maladie d’Alzheimer est décrite comme une maladie ayant des symptômes spécifiques et une cause précise, qui la distinguent d’autres maladies neurodégénératives et du vieillissement normal. Elle est présentée comme un état épidémique qu’il faut vaincre à tout prix : il faut ainsi placer tous les efforts afin d’en trouver la cause neurobiologique, d’élaborer des procédures permettant de la diagnostiquer le plus tôt possible, d’identifier des traitements pharmacologiques à appliquer précocement pour en différer la survenue, et, finalement, la guérir. » Pour les auteurs, cette conception présente de « nombreuses et importantes limites », qui conduisent à une médicalisation croissante du vieillissement. « L’évolution plus ou moins problématique du vieillissement cérébral et cognitif dépend de très nombreux facteurs (environnementaux, psychologiques, biologiques, médicaux, sociaux et culturels) qui interviennent tout au long de la vie. » Pour les auteurs, « nous partageons tous les vulnérabilités liées au vieillissement cérébral et cognitif, et des modifications importantes s’imposent dans la manière d’envisager les “défis liés à l’âge”, que ce soit dans l’évaluation, l’intervention psychologique et sociale, la prévention ou les structures d’hébergement à long terme. » « Changer de perspective, en ne laissant plus le vieillissement cérébral et cognitif aux mains de “maladies dévastatrices de fin de vie”, c’est aussi changer profondément le regard que la personne âgée porte sur elle-même et celui que les autres (la société) lui adressent », concluent-ils
Van der Linden M et Juillerat Van der Linden AC. Penser autrement le vieillissement et la maladie d’Alzheimer. Revista E-Psi 2015 ; 5(1) : 4-22.
http://files.revistaepsi.com/200000185-ecbc1edb53/e-psi%20art30a5v1_2015.pdf (texte intégral).