Comment notre cerveau perçoit le monde (3)
Recherche
Sans que nous en ayons conscience, le cortex sensoriel primaire associé à chaque sens enregistre toutes les informations qui lui parviennent de l’organe sensoriel correspondant. Tous les stimuli ne sont pas nécessairement traduits en messages nerveux. Lorsque la stimulation est continue, les récepteurs perdent leur sensibilité, ce qui évite d’inonder le cerveau central d’informations redondantes. De plus, le thalamus, une structure située au milieu du cerveau, porte d’entrée des perceptions, trie les informations qui lui semblent pertinentes avant de les envoyer aux cortex primaires associés à chaque sens. Malgré ces barrières, la quantité de données affluant aux cortex sensoriels est considérable. Aussi, l’enregistrement de ces données de perception dans la mémoire sensorielle est éphémère : une image est conservée entre 300 et 500 millisecondes, un son environ 2 secondes et une odeur 8 secondes. Cette mémoire fugace est indispensable pour que le cerveau puisse sélectionner certaines informations. Les données sélectionnées sont alors enregistrées dans la mémoire de travail, pendant moins d’une minute, pour mettre en œuvre l’attention. Lorsqu’une stimulation sensorielle est répétée, ou qu’elle est associée à une émotion forte ou une récompense, les informations sont susceptibles d’être stockées pendant une longue période (en mois ou années), sous forme de souvenirs, dans la mémoire à long terme.
Cygler M. Atlas. Comment fonctionnent nos sens. La Recherche 2013 ; 477 : 38-40. Juillet-août 2013.