Collaboration entre aidants et professionnels (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour la sociologue Marion Villez, responsable du pôle Initiatives locales de la Fondation Médéric Alzheimer, « l’enjeu majeur de la qualité de vie à domicile réside dans la construction d’une culture et d’un langage communs entre les intervenants et d’un décloisonnement entre les services proposés ». Mais comment mettre concrètement en œuvre cette concertation ? Quels sont les risques et les enjeux de l’accompagnement à domicile ? « Une multiplicité d’aidants intervient en parallèle auprès de la personne malade : aides à domicile, infirmiers, équipes spécialisées Alzheimer, bénévoles, etc. Bien que cette diversité constitue un atout pour un accompagnement au plus près des besoins des bénéficiaires, l’absence de coopération entre les intervenants peut être dommageable et représente donc l’un des enjeux sur lequel faire porter davantage d’efforts. Il est également important de renforcer le dialogue entre les équipes des dispositifs existants (tels que l’accueil de jour ou l’hébergement temporaire) et les intervenants à domicile. Sinon, des ruptures peuvent survenir dans le parcours de prise en charge, dont on sait qu’elles sont néfastes tant pour les personnes malades que pour les professionnels, démunis et frustrés de ne pouvoir travailler dans la durée et dans une réelle complémentarité. » Comment garantir alors une aide réellement adaptée au long cours ? « Face à des pathologies évolutives, imposant des ajustements permanents, il convient de ménager des moments de rencontres, de concertation et d’échange pour les intervenants. Face au risque de fragmentation, nombre d’équipes ont su explorer de nouvelles organisations favorisant une plus grande cohérence et continuité dans l’accompagnement. De nombreuses initiatives se développent en ce sens. Il peut s’agir, à titre d’exemples, de renforcer l’encadrement des professionnels au contact des personnes malades ou de créer des passerelles entre les acteurs d’un même service ou de services différents. On voit alors émerger des démarches favorisant le partage et le transfert d’expériences entre les services d’aide et de soins infirmiers et les accueils de jour, grâce à des formations communes, à des actions conjointes ou à des temps d’échange sur les bonnes pratiques. » Quels bénéfices peut-on attendre de cette cohésion d’ensemble ? Pour Marion Villez, « travailler de manière transversale et décloisonnée permet aux intervenants d’élaborer et de s’approprier un langage commun, d’améliorer leurs pratiques ainsi que de comprendre et reconnaître le savoir-faire de chacun. Des professionnels mieux reconnus et soutenus accompagneront d’autant mieux les personnes malades et leurs proches. »
Mieux vivre ensemble la maladie d’Alzheimer. Lettre d’information n°1. Juillet 2015. www.fondation-mederic-alzheimer.org, juillet 2015.