Cinquième risque : les réactions des économistes (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Sur le blog de L’Express, dans un article intitulé La tyrannie de la solitude, l’économiste Jacques Attali relativise l’impact financier de la dépendance, et souligne l’importance politique du débat voulu par Nicolas Sarkozy. Il écrit : « s’il est un des rares sujets sur lesquels le président de la République semble faire l’unanimité aujourd’hui, c’est celui de l’importance de régler d’urgence le problème de la dépendance. A droite comme à gauche, chacun semble penser que, en raison de l’allongement de l’espérance de vie, nous allons être bientôt noyés sous une armée de vieillards impotents, alzheimerisés ou parkinsoniens, dont les retraites ne suffiront pas à payer le coût de leur entretien, et qu’il faudra assister pendant de très longues années. Chacun croit que, si nous ne sommes pas capables de financer ce risque à l’avance, nous verrons réapparaître les anciens mouroirs, où des millions de vieux seront abandonnés pendant des décennies à un sort pitoyable.

« En réalité », argumente Jacques Attali, « le fait de vivre plus longtemps n’augmente pas la durée de la dépendance, il ne fait que retarder la dernière année de vie, où se concentre l’essentiel des dépenses de santé. Sauf pour le petit nombre de ceux qui sont ou seront dépendants : ils sont un million aujourd’hui (trois millions si on compte les dépendances légères), et leur nombre n’augmentera que de 1 à 1.5% par an d’ici à 2040. La durée moyenne de la dépendance est de 3.7 ans pour les hommes. Un an de plus pour les femmes. La moitié des gens atteignant soixante-cinq ans connaîtront une année de dépendance. Seulement 6% des hommes et 15% des femmes connaîtront plus de cinq ans de vie en dépendance. Leur coût, aujourd’hui de l’ordre de 1% du produit intérieur brut (PIB), augmentera de 4% par an, dont 2.7% par an à la charge des ménages, dont 1.1% couvert par les retraites. Ce qui reste à financer n’augmentera donc que de 1.6% par an.  Où est l’avalanche financière ? De plus, le progrès technique va réduire ces dépenses en améliorant la santé, et en permettant un maintien à domicile. Enfin, les dépenses d’aide aux dépendants créent un grand nombre d’emplois ».