Cinquième risque : le financement par l’assurance dépendance
Droit des personnes malades
En attendant le projet de loi sur le cinquième risque, qui ciblera en priorité les classes moyennes, les assureurs se préparent à l’ouverture du marché de l’assurance-dépendance. L’objectif est d’en faire un produit incontournable sur le marché des seniors, décorrélé du risque maladie. Ce qui suppose d’importants efforts d’éducation des forces de vente, mais aussi des assurés potentiels. Si quelques grandes inconnues subsistent – à commencer par le niveau d’intervention global de la sphère publique -, les assureurs prennent le pari que le projet de loi fera la part belle aux couvertures assurantielles. Selon Géraldine Vial, desEchos , l’équation est simple : aujourd’hui, le coût de la dépendance est de l’ordre de deux à trois mille euros par mois, alors que les retraités touchent en moyenne mille deux cents euros par mois et que le montant moyen de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est de quatre cent cinquante à cinq cents euros. L’assurance-dépendance viendrait couvrir les cinq cents à mille euros de reste à charge. ” Si l’on s’y prend suffisamment tôt, une couverture dépendance coûte 1 euro par jour “, assure Gérard Méneroud, directeur général adjoint de CNP Assurances. La profession attend du projet de loi une définition claire de la dépendance, au motif que, s’agissant d’un risque sur longue période, les consommateurs ont besoin de certitudes pour s’engager. D’où l’idée de faire converger les référentiels publics et privés d’entrée en dépendance et de définir un cahier des charges pour encadrer les prestations prévues dans les contrats.” En échange de la définition des garanties, nous attendons des exonérations fiscales et sociales, notamment pour inciter les gens à cotiser dès cinquante ans “, résume un assureur. Deux autres volets importants sont attendus. L’un, sur la gouvernance du système pour permettre l’articulation public/privé. L’autre sur le maintien des garanties, notamment en cas de changement d’assureur. La dépendance représente, pour les assureurs, un enjeu commercial significatif. Beaucoup se positionnent pour être en mesure de vendre des contrats ” labellisés cinquième risque ” au 1er janvier prochain.
Les Echos , 14 janvier 2009.