Chutes et maladie d'Alzheimer : quels sont les facteurs prédictifs ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juin 2009

Le service de médecine communautaire et de réhabilitation de l’Université d’Umeå (Suède) a étudié les circonstances des chutes concernant les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, à travers une étude prospective portant sur cent-quatre-vingt onze personnes malades. Soixante-quinze d’entre elles sont tombées deux cent-vingt neuf fois. Les chutes sont aussi fréquentes le jour et la nuit. Les perturbations du rythme diurne ont un impact plus important sur la fréquence des chutes la nuit que dans la journée. Les circonstances associées à un risque de chute élevé sont l’anxiété, l’obscurité, la marche sans chaussures, et, pour les femmes, les infections urinaires. Une étude de l’Institut du vieillissement de l’hôpital général de Newcastle (Royaume-Uni) a comparé la fréquence de chutes chez cent-soixante-dix neuf personnes venant en consultation ambulatoire et atteintes de différentes pathologies cognitives (maladie d’Alzheimer, démence vasculaire, démence à corps de Lewy, maladie de Parkinson). Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées ont un risque de chute huit fois plus élevé que les personnes témoins. Les facteurs prédictifs univariés de chute sont un diagnostic de démence à corps de Lewy (risque multiplié par 3.3) et des antécédents de chute au cours des douze mois précédents (risque multiplié par 2.5). Dans les analyses multivariées, le facteur prédictif significatif potentiellement modifiable le plus important est l’hypotension orthostatique (risque multiplié par 2.1). L’activité physique a un léger effet protecteur (risque diminué de 17%).
Et l’oreille interne ? Une étude du service ORL de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (Maryland, Etats-Unis), portant sur plus de cinq mille personnes adultes, montre que les troubles du vestibule (une zone de l’oreille interne impliquée dans l’équilibre) sont présents chez 35.4% des adultes à partir de quarante ans, cette proportion augmentant avec l’âge. Le risque est diminué de 40% chez les personnes ayant un niveau d’éducation universitaire, et augmenté de 70% chez les personnes diabétiques. Les personnes présentant des signes avérés de troubles de l’équilibre (qui se plaignent de vertiges par exemple) ont un risque de tomber multiplié par douze.

www.newswise.com, 26 mai 2009. Arch Gerontol Geriatr. Eriksson S et al. Circumstances surrounding falls in patients with dementia in a psychogeriatric ward. Juillet-août 2009. PLoS ONE. Allan LM et al. Incidence and prediction of falls in dementia: a prospective study in older people. 13 mai 2009. Arch Intern Med. Agrawal Y et al. Disorders of balance and vestibular function in US adults: data from the National Health and Nutrition Examination Survey, 2001-2004.