Choisir et décider ensemble : intelligence partagée et autonomie relationnelle (6)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pourquoi, quand et comment les personnes atteintes de maladies graves impliquent des tiers de confiance (trusted others) dans le partage d’information, de délibération et de prise de décision ? Ronald Epstein, du département de médecine de famille de l’Université de Rochester (New York) et Richard Street, du département de communication du Collège de médecine Baylor à Houston (Texas, Etats-Unis), proposent le concept d’ « intelligence partagée » (shared mind) : un partage de pensées, de sentiments, de perceptions, de sens et d’intentions entre deux personnes ou plus. Ils imaginent un continuum d’approches centrées sur la personne : à une extrémité, une approche interactionnelle dans laquelle le patient est une personne, qui reçoit une information sur mesure, pour construire des préférences et aboutir à un consensus en mettant en avant l’autonomie relationnelle ; à l’autre extrémité, une approche transactionnelle centrée sur la connaissance du patient, l’information comme une marchandise (commodity), la négociation, le consentement et l’autonomie individuelle. Pour les auteurs, l’autonomie et la prise de décision doivent être envisagées en tenant compte non seulement des points de vue individuels des patients, de leur famille et de l’équipe soignante, mais également des points de vue émergeant de leurs interactions. Le clinicien peut faciliter le processus à travers le partage de l’information et de la délibération.
Epstein RM et Street RL. Shared Mind: Communication, Decision Making, and Autonomy in Serious Illness. Ann Fam Med 2011 ; 9(5) : 454. Septembre-octobre 2011. www.annfammed.org/cgi/reprint/9/5/454.