Chine : les familles cherchent des maisons de retraite

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
13 décembre 2014

La Chine, pays le plus peuplé du monde, compte 1.3 milliard d’habitants. Aujourd’hui, 70% de sa population est d’âge actif (15 à 59 ans). Elle comprend donc une proportion très faible de personnes économiquement dépendantes (enfants et personnes âgées), rappelle Léo Cirah, correspondant de La Croix à Pékin. Selon les Nations-Unies, la part des personnes âgées de soixante-cinq ans ou plus, qui était de 7% en 2000, devrait atteindre 24% en 2050. La Chine compterait alors 330 millions de personnes âgées. Avec une capacité d’accueil de seulement 2% de ses personnes âgées, contre 8% en moyenne pour les pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique), selon la Banque mondiale, la Chine est peu préparée au vieillissement de sa population, accentué par la politique de l’enfant unique. En 2000, on comptait six actifs pour un retraité. En 2030, ils ne devraient plus être que deux. Mme Zhang cherche une maison de retraite pour sa mère. L’établissement public San He, au centre de Pékin, accueille cinquante-huit résidents. Le coût ? 2 400 yuans (285 euros) par mois. La liste d’attente ? Quatre cents personnes. Avec une durée de séjour moyenne de cinq ans, il faudrait une cinquantaine d’années pour résorber cette liste. « Je serai peut-être mort d’ici-là », plaisante M. Luo, soixante-dix-neuf ans, célibataire, qui a choisi une maison de retraite privée dans la grande banlieue pékinoise. Ici, pas de liste d’attente, mais des chambres vides. Il a choisi lui-même cette maison pour ne pas vieillir seul. En louant son ancien appartement pour compléter sa retraite, il parvient à payer les 4 350 yuans mensuels (524 euros) que coûte sa chambre privée, avec douche et climatisation. Il apprécie la proximité de l’établissement avec un hôpital, auquel les résidents ont un accès privilégié. Certaines maisons de retraite refusent les personnes dépendantes. Les aides-soignantes, formées sur le tas, ne bénéficient que de trois jours de formation par an, organisés par le gouvernement. Julien Dreyfuss, responsable du centre de recherche Naidao (Hebei), explique : « à proximité de Pékin et des très grandes villes, tout est quasiment plein. Mais dans les villes de troisième niveau [municipalités de rang de district], la très médiocre qualité des établissements fait que ceux-ci sont vides entre 50% et 80%. Les gens se débrouillent en famille. » 

La Croix, 24-25 décembre 2014.