Chez soi, ses choix
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
C’est le titre d’un « chantier de recherche » de Leroy-Merlin Source, dont les premiers résultats ont été restitués lors des troisièmes Assises de l’habitat Leroy Merlin. « La question du chez-soi, soit celle de l’habitant dans sa relation avec les professionnels de l’habitat lorsque ces derniers interviennent chez lui, s’est imposée avec force ces dernières années dans différents milieux professionnels : maintien à domicile, logement social, mais aussi construction, promotion immobilière et urbanisme. Pourtant la notion ne relève pas de l’évidence, n’est pas l’objet d’un savoir partagé et est souvent confondue avec le cadre bâti ou le logement », explique le sociologue Bernard Ennuyer. Cette recherche, soutenue par le groupe AG2R La Mondiale, est réalisée en collaboration avec les démographes Mélanie Lépori, de l’université de Strasbourg et Sophie Pennec, de l’Institut national d’études démographiques (INED), et Pascal Dreyer, coordinateur, animateur des groupes Habitat et Autonomie et Usages et façons d’habiter de Leroy Merlin Source. Les résultats finaux sont attendus fin 2015. Qu’est-ce que le « chez soi » ? Est-ce son domicile historique, celui où on a grandi ? Celui qui grandit avec les enfants, rétrécit à leur départ, puis ré-augmente si les enfants reviennent (après un divorce, un emploi perdu), puis rétrécit après un divorce, un veuvage, et doit à nouveau bouger avec la perte d’autonomie fonctionnelle qui peut venir avec l’âge et la maladie ? Pour Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage, si« vieillir chez soi parait une évidence », « quid de ce “chez soi” qui se déshumanise quand les technologies se déploient (capteurs, objets connectés, avec qui, pourquoi ?). Quid de ce “chez soi” quand les autres ont la clé et entrent à leur guise sans attendre parfois l’accord de l’habitant. Quid de ce “chez soi” avec son grand escalier, sa cuisine, ses WC et sa salle de bain non adaptés ? (…) Peut-on imposer aux personnes qui se fragilisent de déménager ? Au risque de les voir “fuguer” de la maison qu’on leur a trouvé “pour leur bien” ? » Annie de Vivie tente de faire passer dans les médias des messages de respect de l’autonomie des personnes les plus âgées : « laisser la personne admettre petit à petit que son domicile devient hostile. Lui proposer de visiter différentes formes d’habitats individuels et adaptés, ou collectifs et plus ou moins médicalisés (béguinages, résidences services seniors, logements-foyers aux petites unités de vie et EHPAD, maisons de retraite médicalisées) dans lesquelles la vie continue ».