Chauffeur-accompagnateur auprès d’accueils de jour
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Depuis six ans, Abdoulaye Traoré passe ses journées à accompagner des personnes atteintes de troubles cognitifs de leur domicile à des accueils de jour parisiens. « Pas une once de lassitude pour cet homme de trente ans, qui a gravi progressivement les échelons de son entreprise de transport spécialisée, pour devenir également responsable logistique. Chaque jour, il contribue au suivi et au bien-être des clients. Ce maillon, souvent oublié, est pourtant essentiel dans le suivi des personnes âgées », écrit Xavier Czaja, de Doc’Alzheimer. « Lors de la journée du reportage, le matin, un client ne souhaitait pas se rendre à l’accueil de jour. De fait, il a alerté son régulateur et l’aidant de cette personne. Après quelques minutes de discussion, le client a accepté de se rendre à l’accueil de jour. S’il avait refusé, le chauffeur-accompagnateur aurait réédité la procédure. « Puis, après mes tournées, je serai retourné voir cette personne », ajoute Abdoulaye Traoré. En cas de refus, j’aurais appelé l’aidant, pour nous assurer que personne est en sécurité, qu’elle ne reste pas seule la journée ou que le réfrigérateur est plein. » « Ce sont des relations primordiales », souligne Nicaisse Hatchi, coordinatrice de l’accueil de jour Edith-Kremsdorf. « Je considère les chauffeurs-accompagnateurs presque comme des soignants. Ils connaissent bien les personnes. Les premiers mots du matin, ce sont souvent eux qui les donnent aux personnes que nous accueillons. Au sein de l’accueil de jour, nous pouvons nous appuyer sur eux : ils sont nos relais aux domiciles car ils sont en relation directe avec les usagers en allant les chercher jusqu’à leur porte. Je trouve aussi que ces professionnels apaisent les personnes. La plupart de celles reçues dans notre accueil de jour ne les appellent plus “chauffeur”, mais “mon ami”, “mon frère”, “mon pote” : preuve encore une fois qu’ils font de l’excellent travail. »
Doc’Alzheimer, juillet-septembre 2017.