Chantons, chantons
Société inclusive
« Oublier, c’est disparaître à ses propres yeux et aux yeux des autres », écrit le journaliste québécois Alexandre Vigneault, de La Presse. Et si la musique pouvait aider ? M. Joseph, aujourd’hui âgé de soixante-cinq ans, jouait du piano et chantait, avant d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. Il fredonne encore tous les matins en arrivant au centre de jour de la Société d’Alzheimer de Laval. « C’est sa manière de dire bonjour », dit Zénahir Hernandez Aleman, l’une des souriantes intervenantes qui prennent soin de lui. Le journaliste témoigne : « M. Joseph ne communique presque plus. Il peut rester plusieurs heures à somnoler dans son fauteuil. Sauf s’il écoute de la musique. Pas n’importe laquelle, mais des chansons qui ont compté pour lui, du konpa (une musique populaire haïtienne) et de la salsa. C’est l’intervenante Rébecca Étienne, aussi d’origine haïtienne, qui a commencé à lui faire écouter de la musique “du pays” pour le faire sortir de sa coquille. “C’est le truc qui me semblait le plus facile”, dit la chaleureuse femme. Puisque la musique lui fait du bien à elle, pourquoi ne lui en ferait-elle pas à lui aussi ? Son intuition était juste. Ce matin encore, une fois les écouteurs sur les oreilles, M. Joseph s’anime et esquisse quelques pas de danse. Danielle Rodrigue, coordonnatrice des activités du centre de jour, s’approche et fait quelques pas avec lui. Une bouffée de bonne humeur remplit soudain la pièce où, un instant plus tôt, on ne voyait que fragilité. »