Changer le regard, pas les individus
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Opposition, refus de soins, comportement moteur aberrant, agitation, agressivité, délires, hallucinations, cris : les personnels soignants ne savent pas toujours comment réagir face aux comportements des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Le Dr Xavier Gervais, secrétaire général de la FFAMCO-EHPAD (Fédération française des associations de médecins coordonnateurs en EHPAD), a mis en place une formation du personnel aux traitements non médicamenteux, portant sur seize établissements et mille six cents résidents. Le plus important du travail a été l’observation : noter pour chaque personne la description du comportement du patient, ce qui déclenche une crise, ce qui l’aggrave ou la calme, de manière à ce que chaque soignant soit capable d’intervenir avec la même efficacité. « Par exemple, lorsque le malade refuse les soins de manière agressive, il vaut mieux agir sur la cause de ce refus (ce n’est pas le moment ou c’est quelque chose que le malade veut faire seul…) que d’arriver à ses fins en le forçant », explique Xavier Gervais. La majeure partie des personnes malades a un comportement qui correspond à une logique pour elles, mais reste incompréhensible pour leur entourage, qui n’a pas le bon décodeur : « il suffit de trouver le sens de ce comportement. Régler les problèmes de comportement rapidement permet une amélioration dans le comportement ou l’intensité de la crise. Cela permet aussi de remotiver les soignants en leur donnant du résultat ». En cas de difficulté, le soignant peut aussi mettre en place une « animation flash » : proposer une distraction qui peut être réalisée en quinze minutes et dont l’objectif est de faire baisser la tension, d’accrocher la pensée et de modifier le comportement ; en s’asseyant quelque part au calme, en associant ses propres souvenirs à l’activité, la personne malade retrouve un comportement agréable. Il s’agit aussi d’adapter le comportement des soignants aux besoins des malades pour diminuer les troubles. Et on a les mêmes résultats qu’avec les médicaments mais sans les effets secondaires des neuroleptiques ». Le développement de cette méthode, validée scientifiquement, a été soutenu par la direction générale de la Santé, la Fondation Médéric Alzheimer et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, en collaboration avec le Centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) du CHU de Nice. Plusieurs plaquettes ont été éditées à l’initiative de la DGS pour diffuser la méthode (www.cmrr-nice.fr/doc/TNM_situations_particulier.pdf. http://cm2r.enamax.net/onra/images/stories/recommandations_gnrales.pdf).
CMRR-CHU-NICE-FFAMCO EHPAD. Traitement non pharmacologique de la maladie d’Alzheimer et des pathologies apparentées. Application aux troubles du comportement en EHPAD. Savoir être et savoir-faire pour limiter les troubles du comportement dans les moments forts de la journée. Animations flash. Documents réalisés à l’initiative de la direction générale de la Santé. Courrier français Charente-Maritime, 11 mars 2011.