Ceux qui me restent, de Damien Marie et Laurent Bonneau
Société inclusive
Florent a perdu sa femme beaucoup trop jeune. Il a tenté d’élever seul sa trop petite Lilie, maladroitement ou certainement pas assez. Et Florent et sa fille se sont perdus à leur tour. Elle l’a laissé encore plus seul pendant vingt ans. Aujourd’hui, à soixante-dix ans, il n’a qu’un souhait, il veut la retrouver avant de mourir ; sa Lilie qui vient maintenant le voir presque tous les jours, mais qu’il ne reconnaît plus. La maladie lui vole la mémoire pour le laisser toujours plus seul. Alors il cherche sans relâche, en vrac, dans les bribes de trop vieux souvenirs… Florent n’abandonnera plus ». Dans son carnet de « voyage en Alzheimer », il écrit : « J’ai quitté la terre ferme ». « ALZHEIMER ! Il faut franchir le pas. Oser. Inscrire le mot en haut de la page. Premier mot de la chronique. Une manière d’assumer. Car la bande dessinée est un art magique qui permet de tout raconter en jouant avec les mots, les images, en faisant appel à l’imaginaire (…) Il suffit d’avoir suffisamment d’affectivité et de talent pour aborder des thèmes aussi lourds. Ces qualités, Damien Marie pour le scénario et Laurent Bonneau pour le dessin les possèdent et traitent de la plus juste des manières cette “terrifiante” maladie : l’oubli des visages des êtres aimés, de ceux avec qui l’on a vieilli », écrit Eric Rubert, dans le magazine culturel de Rennes. « Les auteurs ont su rendre la difficulté en évitant le pathos et le voyeurisme par un récit subtil, chahutant la chronologie comme elle l’est dans la tête de Florent ». « Au-delà des reproches réciproques, des manques affectifs, le récit subtil va reconstituer cette quête commune de deux êtres pour se retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Le scénario laisse la place aux silences, à la respiration syncopée de Florent recroquevillé sur son fauteuil, aux mots d’amour que ni le père ni la fille n’ont jamais su prononcer quand ils avaient encore le temps. Un silence qui encombre la mémoire et envahit l’espace. »
www.unidivers.fr/bd-ceux-qui-me-restent-damien-marie-laurent-bonneau-alzheimer, 2 juin 2015. Marie D et Bonneau L. Ceux qui me restent. Charnay-lès-Mâcon : Bamboo Éditions. Grand Angle. 4 juin 2015. ISBN 978-2-81893-188-2. 152 p. www.angle.fr/presse/documents/angle/visionneuses/9782818931882/ (extraits).