Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez

Société inclusive

Date de rédaction :
01 juin 2009

Un article multidisciplinaire, publié par le service de neurologie de l’Université de Californie à San Francisco (Etats-Unis), compare le processus de perte de mémoire décrit dans le roman de l’écrivain colombien, prix Nobel de littérature 1982, à celui des personnes atteintes de démence sémantique. La ville de Macondo est ravagée par une épidémie, dont le symptôme le plus dévastateur est la perte « du nom et de la notion des choses ». Afin de combattre cette perte insidieuse de connaissance, l’un des protagonistes, José Arcadio Buendía, « marque tous les objets de leur nom : table, chaise, horloge, porte, lit, poêle. En étudiant les possibilités infinies d’une perte de mémoire, il se rendit compte qu’un jour viendrait où l’on reconnaîtrait les choses au moyen de l’inscription, mais nul ne se souviendrait de leur usage ». Cent ans de solitude, publié en 1967, récit d’une famille sur plusieurs générations vivant dans une ville imaginaire et condamnée à vivre cent ans de solitude, décrit sur le mode littéraire une « démence sémantique collective », plusieurs années avant la reconnaissance de ce syndrome en neurologie. Selon les auteurs, le roman est aussi une source d’inspiration pour tous ceux qui veulent se battre, au niveau d’une ville, contre « les sables mouvants de l’oubli ». La démence sémantique, décrite pour la première fois en 1975, est considérée aujourd’hui comme l’une des variantes principales de la dégénération lobaire fronto-temporale.

Brain. Rascovsky K et al. « The quicksands of forgetfulness”: semantic dementia in One Hundred Years of Solitude. 15 mai 2009.