Bilinguisme : une forme de réserve cognitive (1) Novembre 2010
Échos d'ailleurs
De nombreuses études épidémiologiques montrent que les personnes âgées ayant un style de vie actif (au sens social, mental et physique) sont davantage protégées contre la survenue de la maladie d’Alzheimer. Ces facteurs protecteurs contribueraient à préserver la « réserve cognitive », leur permettant de compenser la neurodégénérescence. Parler deux langues serait un facteur protecteur supplémentaire. Les psychologues Fergus Craik, Ellen Bialystok (professeur à l’Université de York) et le neurologue Morris Freedman, de l’Institut de recherche Rotman Baycrest de Toronto (Canada), ont suivi deux cent onze personnes atteintes de maladie d’Alzheimer probable, la moitié bilingue, l’autre moitié monolingue. Les patients bilingues sont diagnostiqués 4.3 ans plus tard et déclarent les symptômes de la maladie 5.1 ans plus tard que les patients monolingues. Cet effet ne peut pas être attribué à des facteurs de confusion tels que l’éducation, l’activité professionnelle ou le statut d’immigré. Le bilinguisme semble donc contribuer à la réserve cognitive.
Craik FI et al. Delaying the onset of Alzheimer disease : Bilingualism as a form of cognitive reserve. Neurology 2010 ; 75(19) :1726-1729. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21060095.