Bien vieillir : retarder l’âge de survenue d’une maladie invalidante

Prévention

Date de rédaction :
16 avril 2012

Pour le Professeur Claude Jeandel, gériatre et chef de service au CHU de Montpellier, retarder la survenue de la dépendance est un défi que la société peut relever, en faisant plus tôt le diagnostic d’une maladie invalidante. « Cela implique aussi de promouvoir la prévention en santé, et en particulier les mesures du plan national nutrition santé : alimentation et activité physique adaptées. Il faudrait organiser une «consultation longévité» entre cinquante-cinq et soixante ans. Le traitement de l’hypertension artérielle, du diabète, de l’hypercholestérolémie et, plus généralement, la lutte contre les facteurs de risque cardio-vasculaire peuvent aussi retarder l’expression des maladies. Agir précocement a du sens, car cela améliore l’espérance de vie en bonne santé d’un individu, et donc sa qualité de vie. Les consultations médicales régulières des seniors ne suffisent-elles pas ? interroge Damien Mascret, du Figaro. « Hélas non », répond Claude Jeandel. « En général, les patients consultent avant tout leur médecin généraliste pour un problème précis. Mais une personne de plus de soixante-cinq ans sur trois a des problèmes d’équilibre, la plupart ne consultent pas et les médecins posent rarement la question puisque cela n’est pas évoqué spontanément par le patient ! Même chose pour l’incontinence urinaire, les difficultés sexuelles ou la fonte musculaire, qui passe souvent inaperçue pour le patient. En pratique, faute de temps, le médecin ne peut se lancer dans un vaste bilan en plus des programmes de dépistage organisé qu’il doit déjà proposer. On estime qu’une « consultation longévité » destinée à permettre de repérer les facteurs de risque, directs ou indirects (sociaux, psychologiques, médicaux, environnementaux), de dépendance future prendrait de quarante à quarante-cinq minutes environ ».

Le Figaro, 18 avril 2012.