Bien vieillir : quels choix collectifs ? (2)

Pour Alain Franco et Vincent Rialle, président et vice-président du Centre national de référence « santé à domicile et autonomie », les gérontechnologies vont jouer un rôle croissant dans le suivi médical des personnes mais aussi dans le maintien de leurs choix de vie, en les aidant à rester chez elles le plus longtemps possible. Mais jusqu’à quel point l’autonomie dépend-elle d’un auxiliaire technique, s’interrogent-ils ? Les services aux personnes âgées, notamment à domicile, apparaissent-ils dès lors comme un secteur d’avenir ? questionne Bruno Arbouet, directeur de l’Agence nationale des services à la personne. Les emplois liés au soin sont souvent caricaturés : sous-qualifiés, sous-payés, ils annonceraient le développement d’une nouvelle domesticité. Réfléchir à l’organisation de cette profession est donc capital, non seulement pour la qualité de vie des personnes âgées, mais aussi pour l’organisation de l’emploi de proximité et pour l’irrigation de la solidarité à l’échelle locale. Pour Dominique Gaudron et Renaud George, directeur et manager d’Algoé Consultants, l’éparpillement de la politique de la vieillesse est fort en France, malgré la présence d’un secrétariat d’Etat. Cette politique pourrait s’inspirer des initiatives étrangères qui mettent en avant l’action au niveau de la ville pour imaginer une approche globale des besoins du grand âge.

Dupré-Latour N : entretien avec Franco A et Rialle V. Perte d’autonomie et maintien à domicile. Fieux I : entretien avec Gaudron D et George R. Bien vieillir en Europe : le rôle des villes. Esprit. La Vie dans le grand âge. Juillet 2010.