Besoin ou non de savoir (1)

Recherche

Date de rédaction :
16 juillet 2013

Pour Pascal Antoine, professeur de psychopathologie au laboratoire Famille, santé et émotions de Lille (URECA EA 1058), « on peut être tenté d’assimiler le diagnostic, précoce ou non, à une annonce clairement circonscrite en temps et en lieu. Elle viendrait conclure en termes accessibles un ensemble cohérent d’investigations cliniques déclenchées par la plainte de la personne. Mais dans la plupart des cas la réalité est autrement complexe. Il existe une très large diversité d’itinéraires, d’acteurs, de termes et de temporalités qui participent au diagnostic. Le point de départ peut être le doute exprimé par la personne elle-même, l’alerte émise par l’entourage familial ou professionnel, ou un bilan neuropsychologique et somatique au sein d’une équipe gériatrique. Les itinéraires peuvent alors passer par le rendez-vous auprès du médecin généraliste, par un bilan au cours d’une hospitalisation en gériatrie, par le dispositif spécialisé d’un centre de la mémoire, par une consultation psychiatrique, etc. Les professionnels sont aussi nombreux : généralistes, spécialistes, psychologues, infirmiers, etc. Ensuite il existe une pluralité de types d’annonce en fonction des termes employés et des réalités dévoilées par les uns et les autres. L’annonce s’inscrit dans un schéma temporel qui articule : des incertitudes initiales déclenchant des investigations successives avec l’usage de termes descriptifs censés lever progressivement ces incertitudes et la proposition d’un accompagnement.

Antoine P. Besoin ou non de savoir. Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. Newsletter n°19, août 2013.

www.espace-ethique-alzheimer.org/newsletter/newsletter19.html.