Bénévolat d’accompagnement : quels enjeux ?

Pour Bruno Anglès d’Auriac, président de la Fondation Médéric Alzheimer, élargir le cercle et le champ des acteurs, c’est aussi explorer plus systématiquement les enjeux du bénévolat d’accompagnement, par exemple dans le cadre de la démarche Monalisa (Mobilisation nationale contre l’isolement social des âgés),lancée cette année par les pouvoirs publics. Ce souci d’une mobilisation accrue des bénévoles d’accompagnement pourrait s’inspirer à la fois de l’exemple français d’organisation des soins palliatifs, qui prévoient obligatoirement l’intervention de bénévoles d’accompagnement, de l’expérience et de l’exemple des pays étrangers, qui s’appuient beaucoup sur la proximité géographique ou culturelle. La proximité géographique concerne le cadre communal (en Allemagne et en Europe du Nord) où « voisins, policiers, commerçants, facteurs, etc., en un mot tout l’environnement humain local est invité à changer son regard et à participer, modestement mais activement, à l’accompagnement de la personne malade ». Par ailleurs, de nombreux pays en Amérique du Nord et en Asie investissent sur la proximité culturelle, c’est-à-dire linguistique, spirituelle ou religieuse. « Outre les solidarités affinitaires ainsi mobilisées », souligne Bruno Anglès d’Auriac, ces dispositifs nous introduisent à d’autres modes d’expression de la maladie, à d’autres représentations, d’autres regards, d’autres valeurs, d’autres formes de prise en charge et d’accompagnement. C’est pourquoi une approche culturelle comparative peut être riche d’enseignements car l’approche culturelle peut offrir un ressort puissant de solidarité, voire de fraternité, qu’on ne saurait continuer à ignorer. Même si dans le contexte français la mobilisation de solidarités culturelles peut susciter certaines réticences, et même certaines résistances, il me paraîtrait judicieux d’étudier sérieusement, et sans tarder, les enjeux et les limites d’une telle approche pour notre pays. »

Fondation Médéric Alzheimer, 17 septembre 2013.