Baluchon à la française

Société inclusive

Date de rédaction :
15 janvier 2013

Dans le cadre d’une plateforme d’accompagnement et de répit, l’association L’Escale à la Rochelle (Charente-Maritime) a lancé un service de répit à domicile proposé aux aidants de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, complémentaire de l’aide à domicile, permettant à l’aidant de lâcher prise et tout simplement de se reposer. Pendant son absence, une « baluchonneuse » prend le relais tout en respectant le cadre de vie de la personne dépendante. Martine Grandener, aide-soignante spécialiste du domicile, est spécialement détachée par la plateforme pour ce service. Sans véritable formation à cette nouvelle forme d’aide, elle a pris ce rôle avec grand professionnalisme, écrit Xavier Czaja de Doc’Alzheimer. Comment approche-t-elle les personnes malades ? « Il faut être à l’écoute de leurs demandes et de leurs besoins », et également « prendre en compte ce que souhaitent les proches, l’entourage. Le contact humain est plus fort en famille qu’en structure ». Les séances d’accompagnement se déroulent sur une demi-journée. La confiance entre les aidants et le professionnel est primordiale. Répondre à la demande, sans brusquer : Martine Grandener peut être amenée à faire une promenade, jouer avec un patient, faire la toilette, préparer à manger, donner le repas, aller faire des courses ou à la Poste. « C’est à la demande. Il n’y a aucune obligation. Mon intervention est rarement préparée ». « Je n’ai pas d’intervention  type. Si la personne fait la sieste, je ne vais pas la réveiller. Pendant ce temps, je propose mes services à l’aidant ». Quand l’aide-soignante arrive, les aidants ont la possibilité de quitter l’habitation familiale pendant quelques heures ou non. « Ils font ce qu’ils veulent. Certains souhaitent rester pour discuter, d’autres non. C’est leur choix. Le but est qu’ils prennent du bon temps pour eux pendant que je suis là, qu’ils se reposent un peu, qu’ils vaquent à leurs occupations. Cela me fait plaisir de les aider. » Pour les personnes aidées, le service est presque gratuit. La plateforme demande une participation de l’ordre de six euros par heure pour le baluchonnage (dix-huit euros la demi-journée).

Doc’Alzheimer, octobre-décembre 2013.