Avoir une juste représentation de l’aidant
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour pouvoir soutenir et accompagner les aidants, il faut avoir une connaissance fine de leurs besoins et de la nature dynamique du rôle dans lequel ils sont engagés. Il est important de prendre en compte la qualité de la relation avec leur proche qui préexistait à l’apparition de leur maladie, expliquent Judith Mollard-Palacios, psychologue clinicienne, responsable de projets, et Lucie Bordeau, psychosociologue et chargée d’évaluation à France Alzheimer et maladies apparentées. « Il est impératif d’avoir une représentation souple du proche aidant, qui ne doit pas être vu seulement comme une pauvre victime au bord de l’épuisement, portant un fardeau trop lourd dont le professionnel pourrait le décharger. Il s’agit plutôt de prendre en compte la dynamique complexe de l’aide familiale et de ne pas considérer l’aidant principal seulement comme une source de problèmes et de résistance à l’intervention des professionnels. Le proche aidant doit apparaître comme un partenaire central, qui a besoin qu’on le reconnaisse dans son rôle et que l’on doit aider à obtenir des compétences, un savoir-faire, et à identifier les ressources nécessaires pour prodiguer des soins de bonne qualité et sans danger pour sa propre santé. On ne pourra comprendre le travail des aidants sans considérer aussi les satisfactions qu’il engendre et les bénéfices qu’il procure. Il est également important de situer la dyade aidant-aidé à l’intérieur de son groupe familial en aidant à la compréhension des changements et à la mise en place d’une dynamique interne qui permettra d’éviter l’isolement et la stigmatisation. »
Doc’Alzheimer, janvier-mars 2017.