Avant que j’oublie, de Vanessa van Durme

Société inclusive

Date de rédaction :
18 mars 2015

De plus en plus, le cinéma, la littérature et le milieu artistique en général s’emparent du sujet de la maladie d’Alzheimer, constate le neurologue David Wallon, du centre mémoire de ressources et de recherches du CHU de Rouen. « Cela permet aussi d’expliquer, de transmettre des informations. Beaucoup de fausses idées circulent. Alzheimer, ce n’est pas la fin de la vie. On peut le voir comme un handicap avec lequel il faut apprendre à vivre, même si à la différence d’un handicap physique, lui évolue avec le temps. L’accompagnement et le suivi sont essentiels. C’est aussi pour cela qu’il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin si à l’âge de soixante-cinq ou soixante-dix ans, on commence à avoir des doutes. » Pour le neurologue, « les troubles causés par la maladie d’Alzheimer s’attaquent à la personnalité des patients, la transforment. Ce n’est pas un combat contre un virus ou contre un cancer où on peut avoir le sentiment de se battre contre un ennemi extérieur. Là, c’est en soi et c’est évolutif, inéluctable, sans qu’on puisse véritablement expliquer ce qui la déclenche. La question qu’on me pose le plus souvent en consultation c’est : “Pourquoi moi ?” » Cette interrogation et cette peur ont aiguillonné la comédienne et auteure belge Vanessa Van Durme, la poussant à créer Avant que j’oublie, une pièce mise en scène par Richard Brunel, où la maladie s’immisce dans les relations conflictuelles entre une mère et sa fille. Vanessa Van Durme a interprété à la fois les deux rôles au Centre dramatique national de Rouen, ce qui lui qui a valu une nomination aux Molière 2015. Cette maladie me terrifie », dit-elle. « Elle détruit l’individu, ses émotions, son imaginaire, sa mémoire… Imaginez ce que cela représente pour une comédienne… »

www.paris-normandie.fr, 15avril 2015.