« Au bord du précipice, je m’accroche du bout des ongles »

Société inclusive

Date de rédaction :
01 juillet 2014

La fille aînée de Christine Bryden témoigne de l’incrédulité de l’entourage : « des personnes qui l’ont rencontrée maintenant ont dit : “vous semblez en forme, vous faites bon effet, vous pouvez encore faire tout cela. Êtes-vous sûre d’avoir une démence ou s’agit-il d’autre chose ? ” ». Christine Bryden explique : « Au bord du précipice, je m’accroche du bout des ongles. J’aime l’analogie du cygne. Je glisse et j’espère que tout le monde verra une personne très normale, mais en-dessous, je rame aussi vite que je peux pour rester à flot [survivre, en anglais]. » « Il y a un vrai sens à la vie, seulement maintenant, parce que tout ce que j’ai c’est maintenant. Si quelqu’un me dit : “nous allons faire quelque chose dans deux heures”, je ne sais pas ce que cela veut dire. » Sa fille ajoute : « La démence est un déclin continu. C’est comme nager contre la marée, mais elle nage encore. » L’effort que Christine Bryden doit fournir pour fonctionner normalement est en effet considérable : « J’ai perdu beaucoup de mon cerveau, mais vous ne pouvez pas le voir, et j’essaie très fort de le compenser, pour que les gens supposent que je vais bien », explique Christine Bryden. « Mais c’est un désastre après. J’ai besoin de me reposer longtemps. »