Atelier mémoire
Société inclusive
Tous les vendredis matin, une dizaine de personnes âgées se rendent à l’atelier mémoire proposé par l’hôpital gériatrique Bretonneau à Paris. Certaines sont venues à pied, d’autres en bus, en taxi ou en ambulance. Toutes vivent à domicile, le plus souvent seules. Une consultation individuelle avec une psychologue a permis d’évaluer la façon dont la personne est consciente de ses troubles et comment les choses se passent concrètement à la maison. Puis une quinzaine de séances « mémoire » ont été proposées, pour faire face aux troubles. L’une de ces séances, intitulée « lire, entendre et retenir », propose de travailler sur dix informations choisies par l’orthophoniste dans la presse et les médias : les victoires de la musique classique, le tournoi des six nations, la neige… en donnant aux participants des conseils pratiques adaptés à chacun. Les personnes âgées convoquent souvent leurs souvenirs avec plaisir, l’atelier constitue un lieu d’échanges où chacun exprime ses expériences passées. L’actualité est un bon moyen d’activer cette mémoire propre à chacun, et sont autant de portes d’entrée pour un travail collectif. « Le plus souvent, c’est la mémoire immédiate qui fait défaut au plus grand nombre. D’où une batterie d’exercices, adaptés à la vie quotidienne, proposée par l’orthophoniste et la psychologue. Un temps de relaxation est également partagé à la fin de la séance. « Corps et langage sont intimement liés », explique l’orthophoniste, « et c’est un plus pour surmonter l’anxiété ». Et même pour « revenir sur terre », confie un des participants. L’élaboration psychique autour de la prise de conscience du trouble permet de luter contre l’isolement et le sentiment de solitude, des facteurs aggravant de la dépendance
Observatoire du lien entre les générations. Dépendance [IN]dépendances. Septembre 2010.