Atelier d’écriture

À Plougonvelin (Finistère), l’écrivain public Annaïg Huelvan anime un atelier d’écriture à l’EHPAD Les Mouettes avec un groupe de résidents de l’unité Alzheimer. La spontanéité des échanges oscille entre rires et poésie. « Nous allons maintenant parler de l’ouïe, le cinquième sens. À quoi cela vous fait-il penser ? », interroge l’animatrice. « C’est qui ce Louis ? », répond une participante, et tout le groupe de s’amuser de ce carambolage, qui amène d’autres phrases : « Louis, c’était le prénom de mon grand-père. Et moi, de mon arrière-grand-père ! ». L’atelier a touché son but : le « lâcher-prise ». « L’important est que ces personnes, qui ont des difficultés à s’exprimer, se sentent en confiance, dans un climat de bienveillance. On arrive parfois à des phrases très poétiques ou à des univers loufoques (…) Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont plus facilement et plus vite dans le lâcher-prise, il y a une forme de désinhibition. Et il faut de la souplesse pour les suivre là où ils vont. Ils nous entraînent dans leur univers ». Certains participants sont plus bavards que d’autres. Annaïg arrive avec patience à obtenir quelques mots de chacun : « la nature humaine est unique à tous les âges de la vie. » Qu’ils soient volubiles, ou peu loquaces, les résidents se montrent très attentifs lors de l’atelier atelier d’écriture, témoigne Catherine Le Guen, du Télégramme de Brest. « Une attention que l’on n’imaginait pas. L’évocation d’une couleur ou d’une odeur rappelle des souvenirs de maison, de jardin ou de bord de mer, de la vie d’avant. Les résidents se répondent, parlent de la mer si proche, de la peur de ne pas savoir nager. Et un autre rassure : “Mais on peut aller dans la mer même sans savoir nager ; on marche jusqu’à se sentir porté”. »

www.letelegramme.fr, 3 juin 2015.