Assurance dépendance : quelle approche économique ?
Droit des personnes malades
Intervenant lors du colloque « vieillissement et dépendance », organisé le 12 novembre par le Collège des économistes de la santé, Mireille Elbaum, professeur à la chaire de Politiques et économie de la protection sociale du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), et ancienne directrice de la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), a regretté le manque de connaissances et de statistiques publiques sur l’assurance dépendance, malgré les deux millions d’assurés et les huit cent mille titulaires de contrats gérés par les mutuelles et institutions de prévoyance. Face à l’absence actuelle de régulation du marché, elle s’interroge sur les capacités de l’assurance dépendance privée facultative en termes d’équité, de justice, d’efficacité économique et de réponse aux besoins. Selon elle, l’efficacité d’un marché assurantiel dépend de l’intervention publique, qui peut aller de l’édiction de règles concernant la sélection des assurés à l’obligation d’assurance ou à un système public de couverture. Les assurés souffrent de « myopie temporelle », en n’évaluant pas suffisamment leurs besoins à long terme, se démotivent par une cotisation à fonds perdus, ou se sous-assurent notamment pour des raisons financières. Mais l’équation pour les assureurs est également complexe : quel risque assurer ? Quelle capacité à investir à horizon éloigné ? Qquelle sélection médicale des risques ? Quel aléa moral ? Pour Mireille Elbaum, la réponse économiquement adéquate à ces problèmes de sélection consiste à garantir l’accès à une couverture universelle et obligatoire assortie d’une tarification indépendante des critères liés au risque.
www.agevillagepro.com , 17 novembre 2008. Droit social. Elbaum M. Les réformes engagées en matière de handicap et de dépendance : peut-on parler de “cinquième risque” ? Novembre 2008.