Assistants de soins en unités spécifiques Alzheimer : rôle et expérience (3)
Échos d'ailleurs
Comment les assistants de soins en unités spécifiques font-ils face au stress ? L’équipe a un impact envahissant (pervasive), à la fois positif et négatif. L’aptitude du personnel à bien coopérer dans des situations complexes et changeantes est largement due à un haut niveau de compréhension et de confiance mutuelle. L’équipe se construit sur un socle de respect mutuel et d’appréciation. Ceci encourage chacun à tenir son rôle avec confiance, malgré une reconnaissance ou une appréciation limitée de la part des collègues, des patients, des supérieurs hiérarchiques et du monde extérieur. L’équipe est ainsi source d’identité, de fierté et d’estime de soi. Enfin, les membres de l’équipe peuvent compter les uns sur les autres pour un soutien émotionnel, face à une maladie incurable, la perte de la dignité et la mort des personnes dont ils prennent soin. Cependant, les sociologues observent deux risques potentiels posés par des relations trop étroites dans l’équipe. D’abord, répondre davantage aux besoins de l’équipe qu’à ceux des patients, privilégiant l’efficacité dans la tâche (faire la toilette, aider à manger) au détriment d’une prise en soins individualisée pour chaque personne ; cette priorité donnée à l’efficacité dans la tâche devient la priorité aux périodes particulièrement chargées du service, comme au moment des repas ; aux moments plus calmes, la socialisation entre membres de l’équipe est parfois davantage une priorité que la stimulation sociale des patients. Une seconde conséquence potentiellement négative des équipes soudées est qu’elles découragent la communication avec des personnes qui n’appartiennent pas à l’équipe. Il existe relativement peu d’opportunités pour les assistants de soins de partager leur connaissance de chacun des patients avec le reste de l’équipe multidisciplinaire. La sécurité que procure l’équipe peut aussi les couper de leurs interactions avec les familles ou avec des professionnels à l’extérieur du service. Cela peut être lié à un manque d’appréciation de la connaissance des assistants de soins de la part des autres membres du personnel et de la mentalité « eux et nous ».
Schneider J et al. Challenging care: the role and experience of health care assistants in dementia wards. Report for the National Institute for Health Research Service Delivery and Organisation programme. Queen’s Printer and Controller of HMSO 2010, septembre 2010. http://www.sdo.nihr.ac.uk/files/project/222-final-report.pdf.