Art, culture et maladie d’Alzheimer
Société inclusive
Depuis un an, France Alzheimer propose des visites des grands musées parisiens à des binômes aidants/aidés, suivis d’un atelier artistique. Trois couples, deux bénévoles, une art-thérapeute et deux médiateurs culturels se sont retrouvés au Palais de Tokyo (Paris) pour une découverte de l’exposition Days are dogs, une carte blanche à la jeune artiste Camille Henrot. Pour Raymond, âgé de quatre-vingt-dix ans, l’émotion est grande. « Le musée a été construit quand j’avais dix ans. Tous les jours, je venais regarder le chantier. » Il est enchanté de retourner dans ce haut-lieu de son enfance. Daniel et Dominique n’en sont pas à leur première visite. L’an dernier, ils avaient suivi le cycle organisé aux Archives nationales. Ravis, ils ont signé pour une deuxième saison. Depuis que sa femme est malade, Etienne ne peut plus vraiment assouvir sa passion pour l’art contemporain. Avant, il lisait assidument la presse spécialisée, faisait partie d’une association qui organisait des visites de galeries… « Mais aujourd’hui, je n’ai plus le temps », regrette-t-il. Il est ravi de participer à cette visite avec son épouse Monique, accompagné par un médiateur. « C’est difficile l’art contemporain, soit trop haut, soit trop bas ». Agamemnon Michailidis accompagne le groupe. Médiateur au Palais de Tokyo, il a été sensibilisé à la maladie par France Alzheimer. Il accueille la parole de chacun, sollicite le groupe dans son ensemble mais laisse à ceux qui le souhaitent l’opportunité de profiter de l’exposition en silence. En fin de visite, Lisa Delangle, art-thérapeute, propose un atelier sur le thème de la fresque : les participants peindront sur des feuilles accrochées au mur. Chacun présente en quelques mots son œuvre avant de repartir. Certains resteront au Palais de Tokyo pour découvrir le reste de l’exposition. Tous auront vécu « un vrai moment de plaisir ».