Arrêt de la conduite automobile : « amener le malade à renoncer de lui-même »
Société inclusive
« Je ne sais pas comment faire pour que mon mari atteint de la maladie d’Alzheimer accepte de ne plus conduire. Il devient dangereux dans les ronds-points. Aujourd’hui, il a forcé le passage en y entrant rapidement. Le conducteur de la voiture à qui il avait coupé la priorité l’a rattrapé, furieux, et l’a obligé à stopper : il avait ses deux enfants dans la voiture. Je venais juste de lui dire de rouler moins vite dans une ville qu’il ne connaissait pas, mais cela l’irrite encore plus », appelle à l’aide Marie-Thérèse, sur le blog Bien vivre avec Alzheimer, animé par Colette Roumanoff. Celle-ci répond : « la conduite automobile est une question très épineuse. Il faut amener le malade à y renoncer de lui-même. Comment faire ? Qui peut conduire à sa place ? Que peut on lui proposer comme autre activité épanouissante ? Comment remplacer les trajets en voiture par autre chose ? Faire les courses à pied et trouver des services plus près du domicile… Et enfin ruser, par exemple faire réparer la voiture et annoncer qu’elle est irréparable et ne pas la remplacer ou la remplacer par une autre, automatique par exemple, qu’il ne pourra pas apprendre à conduire… Dans tous les cas, prendre beaucoup de précautions, entourer le malade de petits bonheurs, lui distribuer largement des compliments pour la moindre chose qu’il fait correctement, lui demander de l’aide même pour un geste simple, car la privation de la conduite automobile est vécue comme une perte importante du pouvoir du malade sur son environnement. C’est une pilule amère. Il faut beaucoup de douceur pour la faire avaler. »
http://bienvivreavecalzheimer.com/azheimer-et-la-conduite-automobile/, 18 octobre 2016.