Après le décès de la personne malade, quelle identité pour l’aidant ? (1)
Société inclusive
La plume de Swapna Kishore, aidante de Bangalore (Karnataka, Inde), s’est tarie depuis le décès de sa mère atteinte de démence et dont elle s’occupait jour et nuit. Trois mois après le décès, elle écrit : « ma vie est à l’envers depuis le départ de ma mère. Sa présence me manque lorsque je ne m’y attends pas, comme lorsque j’ai trouvé son peigne en faisant du rangement ; cela m’a rappelé le soin particulier qu’elle avait à le tenir propre. Mais l’impact de sa perte est plus important : ma vie a changé de multiples façons. Pour pouvoir m’occuper de ma mère, j’avais structuré ma vie autour de mon rôle d’aidante : ces choix ont transformé ma personnalité. Ce cadre n’est plus d’actualité depuis qu’elle est partie. Je n’ai plus besoin de rester à la maison (ou à moins d’une demi-heure en voiture). Je n’ai plus besoin de stocker médicaments, couches, boissons réhydratantes, de m’assurer que les courses ont été faites. Je n’ai plus besoin de dire « non » à des invitations. Mes activités ordinaires de la journée ont changé. Plus besoin de passer voir dans sa chambre, tout au long de la journée, pour voir si tout va bien, essayer de lui parler. Je n’ai même plus besoin de me lever tôt pour lui donner ses médicaments du matin. M’adapter, faire face, me redéfinir a été difficile, et je suis encore loin d’avoir retrouvé mon équilibre ».
http://swapnawrites.wordpress.com/, 1er juillet 2012.