Appropriation des thérapies non médicamenteuses : la place du médecin coordonnateur
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« 26% des résidents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) reçoivent des benzodiazépines hypnotiques, 17% des benzodiazépines anxiolytiques et 26% des neuroleptiques ou d’autres familles de médicaments sur lesquels nous menons des actions synergiques en ville avec les médecins traitants, qui prescrivent, et des personnels des EHPAD, qui délivrent les traitements et accompagnent les résidents », indique Garménick Leblanc, économiste de la santé et coordinatrice de la cellule médico-sociale de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). « Les études montrent une forte augmentation de ces prescriptions à l’entrée en EHPAD (60% des personnes étaient en traitement avant l’admission, contre 75% après) ; ces taux sont importants chez les résidents très âgés et polypathologiques. Si la prescription est une décision du médecin traitant, certaines précautions liées à l’âge et à la polymédication appellent à la vigilance, d’autant plus que 50% des résidents changent de médecin traitant en entrant en EHPAD. L’environnement collectif peut aussi avoir un impact. Les données chiffrées aident les médecins coordonnateurs et les équipes soignantes à discuter avec les prescripteurs et à envisager des traitements alternatifs quand ils sont pertinents. Le dialogue avec les médecins traitants et le suivi au long cours des résidents reposent sur les médecins coordonnateurs, qui apportent une vision complémentaire, du fait de leur formation en gériatrie et de leur présence régulière dans l’établissement. Ils font l’interface entre les médecins traitants et les équipes soignantes. Ils peuvent informer et sensibiliser sur les effets indésirables des traitements non médicamenteux préconisés notamment auprès des résidents qui ont des troubles cognitifs. Leur place est évidemment centrale. »
Journal du médecin coordonnateur, janvier-février 2016.