Approches relationnelles (1) Janvier 2010
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Sur son blog, l’écrivain-gérontologue Jérôme Pélissier publie un article pour relativiser le succès de certaines philosophies de soin et approches dites « relationnelles » ou « non-médicamenteuses », notamment la méthode Gineste-Marescotti. Le risque, explique-t-il, serait de s’y cantonner, ce qui empêcherait d’aller découvrir les autres et y puiser de quoi nourrir sa réflexion et sa pratique du prendre soin. « Les philosophies de soin, comme toutes les philosophies, tendent à perdre en profondeur ce qu’elles gagnent en étendue », souligne-t-il : « au fur et à mesure qu’elles se répandent, elles se simplifient », notamment dans le cadre de formations d’une heure ou d’une journée. « Quelle que soit la qualité d’une philosophie, d’une théorie ou d’un concept, le risque de violence apparaît dès lors que l’intérêt que nous portons à cette philosophie, à cette théorie ou à ce concept devient supérieur à l’intérêt que nous portons à la personne dont nous prenons soin. Il faut d’autant plus le rappeler qu’aucun thérapeute, dans ce domaine du prendre-soin, n’échappe à ce risque : ne plus voir, ne plus entendre, ne plus comprendre cette personne dont il prend soin, sa parole, ses conduites, dès qu’elles n’entrent plus gentiment dans le cadre bien défini de la philosophie ou de la théorie à laquelle il adhère ». Ces approches ne sont que des outils, qui ne « sont en soi ni bons ni mauvais : il dépendra des professionnels qui les utiliseront de le faire de façon réfléchie, autonome, à bon escient, en les ajustant, les modifiant, etc. Il en va de la plupart des techniques relationnelles ou communicationnelles comme des gérontechnologies : c’est bien la manière dont elles sont pensées et employées qui leur donne leur valeur ou les rend délétères. Laisser croire qu’une technique ou une technologie permet seule de répondre à des situations humaines complexes, est une illusion. Laisser croire qu’une formation à la bientraitance, à l’Humanitude ou à la Validation va permettre, sans autres travaux et actions, dans les champs économique et politique notamment, de résoudre toutes les difficultés des services ou institutions prenant soin de personnes malades et/ou handicapées, est une tromperie ».
www.jerpel.fr, 30 décembre 2009.