Approche médicale et approche psychopathologique : la nécessité d’un double discours
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« Il est parfaitement légitime que de nombreux auteurs s’élèvent contre la conception médicale dominante et essentialiste qui centre l’approche sur la maladie d’Alzheimer et non sur les malades, ignorant leur vie psychologique et relationnelle tout au long de la maladie », écrit le Pr. Christian Derouesné, ancien chef de service de neurologie au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière de Paris et co-rédacteur en chef de la revue Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement. « Mais il est tout aussi erroné d’ignorer les altérations pathologiques du fonctionnement cérébral. Ce que nous appelons maladie d’Alzheimer est certainement loin de correspondre à une entité unique, mais si le vieillissement joue un rôle essentiel dans les formes les plus habituelles, il ne saurait être confondu avec la maladie d’Alzheimer qui peut se manifester à cinquante ans ou plus tôt encore dans les formes génétiques. D’autre part, il faut sortir de cette opposition frontale entre approche médicale et approche psychopathologique. Nous avons l’habitude de dire que la maladie d’Alzheimer est une maladie mentale d’origine neurologique, soulignant que ces deux approches sont complémentaires et indispensables, et relèvent d’un double discours à prendre en compte si l’on veut proposer la meilleure prise en charge possible pour les patients. »
Derouesné C. Editorial. Gériatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015 ; 13(2) : 177-178. Juin 2015. www.jle.com.