Apprentissage, stockage de la mémoire et plasticité neuronale : bases biologiques

Recherche

Date de rédaction :
17 décembre 2011

Depuis dix ans, l’équipe du neurobiologiste Eric Kandel, prix Nobel de médecine en 2000 pour ses découvertes sur les processus biologiques de la mémoire, professeur à l’Université Columbia de New York et chercheur à l’Institut Howard Hughes, creuse une hypothèse audacieuse : nos souvenirs seraient stockés sous la forme d’une protéine de type prion (CPEB), non pathogène, qu’il a mise en évidence chez le mollusque Aplysia et plus récemment chez la souris, et qui s’est conservée au cours de l’évolution. « Sous l’effet d’un apprentissage répété, un neuromédiateur est libéré à la synapse (jonction permettant la communication entre neurones). Il convertit la forme inactive de la CPEB3, active et stable dans le temps. Celle-ci déclenche alors la fabrication de protéines qui stabilisent les jeunes synapses créées par l’apprentissage. Ainsi consolidé, le souvenir peut dormir tranquille », explique Florence Rosier, dans un article du Monde. « Un Janus tapi dans le cerveau ». Le neurone s’est doté d’un système de surveillance drastique de ce prion, qui vient d’être clarifié par l’équipe d’Eric Kandel.

Le Monde, 14 janvier 2012. Pavlopoulos E et al. Neuralized1 Activates CPEB3: A Function for Nonproteolytic Ubiquitin in Synaptic Plasticity and Memory Storage. Cell 2011 ; 147(6) : 1369-1383. 9 décembre 2011.www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22153079.