Antipsychotiques : pourquoi la prescription ne baisse pas
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Au Royaume-Uni, Parastou Donyai, docteur en pharmacie et psychologue à l’Université de Reading, a exploré les « arguments fallacieux » (au sens logique et rhétorique) avancés par les médecins prescripteurs lors des comités qui choisissent les médicaments pouvant être prescrits dans l’établissement. L’argument dominant est le « faux dilemme » [avancer deux solutions comme si elles étaient les deux seules possibles alors qu’il en existe d’autres qui sont occultées. L’une des deux est présentée comme étant indésirable (la pire), dans le but d’orienter sournoisement l’interlocuteur vers l’autre solution (la moins pire) que l’on souhaite lui voir choisir, en occultant toutes les autres possibilités]. D’autres arguments sont la « raison de la majorité » [une idée ou une affirmation serait acceptée comme vraie parce qu’un nombre important de personnes la considère comme vraie], la tradition, la conséquence, l’émotion, la peur, la pente glissante [affirmer, sans offrir la moindre preuve à l’appui, qu’une certaine action déclenchera une chaîne d’événements tous plus funestes les uns que les autres]. La prescription ou le maintien de la dose d’un antipsychotique peuvent donc être présentés de manière convaincante comme la seule décision acceptable, alors que ce n’est pas toujours le cas.
Donyai P. Identifying fallacious arguments in a qualitative study of antipsychotic prescribing in dementia. Int J Pharm Pract, 15 novembre 2016. http://centaur.reading.ac.uk/67982/.