Annonce du diagnostic : pour quoi faire ?(3)

Recherche

Date de rédaction :
01 janvier 2011

Pour Joël Ankri, professeur de gériatrie au Groupe hospitalier Sainte-Périne-Rossini-Chardon-Lagache (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), « toutes les enquêtes montrent la volonté de chacun de connaitre le diagnostic s’il en était atteint mais aussi l’ambivalence de certains qui voudraient savoir pour eux mais qui ne voudrait pas que ce diagnostic soit donné à leur proche malade. On connait aussi les problèmes liés au déni, à l’anosognosie (méconnaissance par l’individu de sa maladie), aux réactions anxieuses ou dépressives. Les questions qui souvent surgissent sont : que veut savoir réellement le patient, un diagnostic ? Un pronostic ? Que comprend-il ? De quoi se souvient-il ?  À qui veut il qu’on le dise ? Quelles représentations de la maladie a-t-il ? Quant à la famille : que veut elle savoir ? Que sait-elle déjà ? Que veut-elle faire de cette information ? Des informations sur la maladie ou des informations sur les réponses ? Sous quelles formes ? Le diagnostic de plus en plus précoce et de plus en plus précis aujourd’hui garantit au patient toutes ses chances de bénéficier au mieux d’une prise en charge adaptée ». Pour Joël Ankri, l’annonce du diagnostic doit s’inscrire dans une réflexion plus globale prenant en compte l’individu malade dans toutes ses dimensions bio-psycho-sociales, pour lui permettre de continuer à être avec et en dehors de sa maladie. Dans ce cadre, l’annonce est un moment important du soin, elle permet de respecter la liberté de choix de la personne, sa dignité ainsi que sa capacité à organiser sa vie. Un point clair, l’annonce est un des éléments de la bientraitance ».

Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011.