Animation : s’appuyer sur le sensoriel

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
25 septembre 2014

Ancienne élève des Beaux-Arts et formatrice en gérontologie, Nicole Lairez-Sosiewicz anime des ateliers pour des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs. Elle écrit : « reconnaître des objets, savoir les utiliser, reconnaître des visages et nommer les personnes, se souvenir quelle relation elles ont avec nous, tout cela, nous le faisons tous les jours sans y penser, c’est un automatisme. Par contre, pour la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, c’est un véritable combat de chaque instant. La capacité de reconnaissance n’est plus possible…  Le cerveau reçoit des informations selon différentes modalités sensorielles : visuelle, auditive, tactile… Chez la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, l’agnosie visuelle apparaît généralement en premier. Cependant, les autres modalités sensorielles peuvent encore être efficaces et donc utilisées pour compenser cette perte. Par exemple, s’il ne reconnaît pas un objet posé sur une table, le malade peut l’identifier dès qu’on le lui donne en main, et peut donc l’utiliser à bon escient. » La personne qui ne reconnaît pas les objets, ou les personnes va avoir des attitudes inadaptées, et va les toucher pour essayer de les identifier. Quand, malgré ses explorations, on voit qu’elle n’est pas informée, elle peut souffrir aussi d’une agnosie tactile. La voix qui lui vient en aide est à ce moment très précieuse. Dans la prosopagnosie, la personne malade ne reconnaît plus les visages de ses proches et de lui-même, « l’expression lue sur ce même visage peut être reconnue, qu’elle soit signe de rejet, de tension, de fatigue, d’énervement voire de peur, de colère ou alors de mépris ou de moquerie. À l’inverse, l’amour d’un proche, l’empathie, la bienveillance, le respect et l’enthousiasme de l’animateur sont très précieux, surtout si on y associe les gestes et la voix. »

Animagine, novembre 2014.