Angoisses nocturnes (1)
Société inclusive
La maison de retraite de la Résidence du Parc à Saint-Germain-La-Ville (Marne) a reçu le Grand prix des donateurs 2012 de la Fondation Médéric Alzheimer pour son dispositif Noctambule. 85% de ses résidents sont atteints de la maladie d’Alzheimer. Françoise Desimpel, la directrice, explique : « La maison de retraite est un lieu de vie et de va-et-vient incessant. Le problème se pose après 20h30. À ce moment-là, le noir et le silence s’invitent dans les chambres, ce qui provoque une montée de l’angoisse pour les résidents. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés, cela se traduit par des cris ou de la déambulation ». Inspiré par l’approche Carpe Diem au Québec, l’établissement a mis en place un dispositif expérimental proposant une offre d’animation et d’accompagnements individualisés de 19h30 à 5h00 du matin, en affectant un assistant de soins en gérontologie (ASG) sur ce poste, sept nuits sur sept et trois cent soixante-cinq jours par an. « La maison de retraite dispose d’un PASA (pôle d’activités et de soins adaptés), mais ce n’est pas la solution, car il ne propose pas de réponse pour les problèmes spécifiques à la nuit. L’objectif était de créer une nouvelle offre pour assurer la tranquillité de ceux qui veulent dormir tout en assurant la sécurité de ceux qui ne peuvent pas dormir en les accompagnant de manière individuelle afin de les apaiser. » C’est la petite salle du PASA qui est dédiée aux noctambules. Elle a été aménagée avec de confortables fauteuils électriques. À 19h30, après le repas, les résidents sont mis en pyjama. Ceux qui en ressentent le besoin, une douzaine, retrouvent au Noctambule l’ASG en charge, lui aussi en pyjama, pour indiquer que c’est la nuit.
Doc’Alzheimer, avril-juin 2014.