Aménagement du cadre de vie : écouter les personnes en se centrant sur leurs besoins

Les personnes vieillissantes souhaitent vivre chez elles et continuer à sortir, même avec des incapacités importantes, rappelle Farah Arab, docteur en ergonomie et lauréate du Prix de thèse 2011 de la Fondation Médéric Alzheimer. « Dans l’analyse des besoins, le profil d’une personne est généralement décrit en fonction de ce que l’individu sait ou ne sait pas faire (ses capacités ou ses incapacités) et des services ou dispositifs préférés. La définition des besoins, qui en découle, est alors souvent liée aux solutions existantes ou possibles. Les limites de cette démarche, pour l’adéquation des solutions aux besoins des personnes, sont doubles. La première limite s’explique par la difficulté d’exprimer le besoin d’un service ou d’un dispositif qui n’existe pas encore. La seconde limite réside, quant à elle, dans la complexité et le caractère évolutif des handicaps et des besoins (médicaux, sociaux, financiers, juridiques, etc.) des personnes vieillissantes. » Au-delà de l’utilité des solutions, qui ne justifie pas nécessairement leur utilisation, les aménagements de l’environnement nécessitent également d’évaluer l’acceptabilité et l’utilisabilité par les personnes concernées des solutions proposées : l’ergonome préconise « des solutions génériques, multimodales, flexibles et personnalisables. La conception de l’environnement de vie doit privilégier une approche interdisciplinaire où les personnes vieillissantes occupent une place centrale dans les décisions qui les concernent. « Pour Farah Arab, « écouter les personnes en se centrant sur leurs besoins, tout en respectant la diversité, permettra de promouvoir de façon sécuritaire une socialisation active, ainsi qu’un maintien de l’autonomie et de la qualité de vie des personnes vieillissantes. »

Arab F. Promouvoir la participation citoyenne des personnes vieillissantes à leur cadre de vie. Doc’Alzheimer hors-série 2014 ; 3 : 8-9. Août 2014. Arab F. Concevoir et évaluer des aides et des environnements capacitants : des enjeux humains, sociaux, psychologiques et éthiques. InGzil F et Hirsch E. Alzheimer, éthique et société. Paris : Erès 2012, 507-517.