Alzheimer, une maladie à confiner ?(1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La mesure 39 du plan Alzheimer (réflexion sur le statut juridique de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer) a pour objectifs de « mettre fin au flou juridique lié à la difficulté d’appréhender le consentement de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer et de clarifier le rôle des différentes personnes référentes auprès du malade : personne de confiance, tuteur, aidant ». Mais peut-on retenir une personne âgée dans une maison de retraite « pour son bien » ? s’interrogent Michèle Delaunay, députée de la Gironde, David Causse, coordonnateur du pôle santé-social de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP), Paulette Guinchard, ancienne ministre des Personnes âgées et Denis Jacquat, député de la Moselle, qui s’inquiètent d’un projet gouvernemental qui, selon eux, « permettrait au directeur d’une maison de retraite de confiner une personne âgée dans son lit ou dans sa chambre, ou, pour les mieux lotis, dans une unité de l’établissement ou l’enceinte de son parc ». « Qui protège-t-on, et de quoi, » avec la mesure 39 du plan Alzheimer ? s’interrogent-ils. « Notre perception est que cette disposition a surtout pour vocation de nous protéger nous-mêmes d’un autre regard sur la perte d’autonomie liée au grand âge et au sens que peut prendre la fin de vie en établissement. Nous retrouvons un peu ici le choix d’Achille : vaut-il mieux une fin de vie vivante, ouverte sur l’extérieur mais avec des risques ? Ou une mort sociale avant que d’être clinique : un véritable ennui… mortel ».
Libération, fr.news.yahoo.com, 4 septembre 2009. www.agevillagepro.com, 6 septembre 2009.www.plan-alzheimer.gouv.fr, septembre 2009.