Alzheimer, sujet social, urbain et architectural

Société inclusive

Date de rédaction :
01 mars 2014

« Dans la petite ville de Weesp, aux Pays-Bas, ce bastion du progressisme social, au sein d’un établissement dédié aux personnes atteintes de démence appelé De Hogeweyk, alias “le village de la démence”, la relation entre les patients et leurs soignants sert de véritable exemple au reste du monde », écrit Emmanuelle Borne, dans Le Courrier de l’architecte. « Vu de l’extérieur, Hogeweyk s’apparente à une forteresse : un solide podium composé d’appartements et de bâtiments, fermé au monde extérieur via des portails et des haies de sécurité. Mais, à l’intérieur, ce monde est parfaitement autonome avec ses restaurants, ses cafés, son supermarché, ses jardins, son avenue piétonne, etc. L’idée, selon les concepteurs de Hogeweyk, est de concevoir un monde qui ressemble autant que possible à la vie normale sans mettre en danger la vie des patients. Par exemple, un symptôme commun aux malades est le besoin d’errer, souvent sans prévenir, ce qui a amené la plupart des centres de soins dédiés à la démence à empêcher au maximum les déplacements des malades. Dans une ville allemande, un centre de soins dédié aux personnes atteints d’Alzheimer a même mis en place un faux arrêt de bus afin de tromper les malades en errance. À Hogeweyk, la zone de sécurité est composée d’un petit village, ce qui signifie que les patients peuvent se mouvoir comme ils l’entendent sans mettre leurs vies en danger. Chaque appartement accueille six à huit personnes, dont des soignants habillés en civil ; la relation entre patients et soignants est unique au monde. Les résidents participent à tous les aspects de la vie quotidienne, dont la cuisine et le ménage. Ils peuvent acheter ce qu’ils souhaitent chez l’épicier. Ils peuvent aller chez le coiffeur ou au restaurant. Ce sont ces rituels quotidiens qui les aident à maintenir une meilleure qualité de vie. »

Chaque appartement est différent, répondant à un style de vie particulier, jusqu’à l’argenterie et le mobilier. «Vivre dans des modes de vie», expliquent les concepteurs du projet, « comme auparavant ».

www.lecourrierdelarchitecte.com/article_5530, 12 mars 2014.