Alzheimer, mon amour, de La Pluie d’oiseaux (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
19 novembre 2013

Veronika Boutinova adapte pour la compagnie théâtrale La Pluie d’oiseaux le récit éponyme de Cécile Huguenin, mis en scène par Bertrand Foly, avec une chorégraphie de Cyril Viallon. « Cécile (Hélène Van Geenberghe) et Daniel (Pascal Duclermortier) sont deux êtres intelligents, brillants, épanouis, entourés d’amis et de livres. Elle est psychologue, coach, il est écrivain, poète. Ils mènent une très belle vie, soudés par l’amour qui les lie. Jusqu’à ce que Daniel se perde dans la maladie d’Alzheimer. Ironie du sort, lui l’écrivain perd les mots, les confond, les mélange. Et Cécile semble déceler dans ses anciens poèmes l’annonce de la maladie. Prescience du poète ? Dès lors leur histoire devient tragédie. Petit à petit, inexorablement Daniel sombre dans l’oubli. Sa vie passée disparaît au fil des jours, il s’enfouit dans le néant. Pour Cécile, l’être aimé devient un autre, un inconnu qu’il faut apprivoiser. Le grand amour se transforme en passion pour Cécile. Elle va placer son amour dans cette lente déchirure, dans ce chemin vers la séparation. Elle va tout sacrifier, sa vie, leur vie et sans avenir elle est contrainte de réinventer le présent. Face à l’inéluctable, Cécile d’abord impuissante, résiste, s’oppose, cherche des solutions, des stratagèmes pour ralentir voire – qui sait – bloquer la maladie. Elle va chercher à stimuler Daniel, faire travailler sa mémoire, le rattacher à ses souvenirs. Face à l’échec, elle décide de plonger Daniel dans une nouveauté permanente, de leur construire une nouvelle vie : tout abandonner et partir, loin, à l’étranger. Mais le destin, comme dans toute tragédie, était scellé dès le début de cette histoire. Dès lors la temporalité du couple diverge, et jamais plus Cécile et Daniel ne seront en phase. Il agonise. Elle angoisse. Tandis que Daniel avance et se libère dans l’oubli, Cécile doit faire face aux brouillards de plus en plus épais. Le voile se lève lorsqu’elle accepte de passer le relais. Abominable et pourtant inévitable, cette décision est autant une capitulation qu’un apaisement. »