Alzheimer. La vie, la mort, la reconnaissance. Une chronique et un essai philosophique, de Michel Malherbe (1)
Société inclusive
« On me demande : “Votre épouse vous reconnaît-elle ?” Je réponds : “Peut-être. Je ne sais”. Mais la vraie question est autre : est-ce que, moi, je la reconnais, est-ce que je la reconnais non pas telle qu’elle a été, mais telle qu’elle est présentement, dans son inhumaine condition ? Car, enfin, à quoi reconnaît-on qu’un être humain est un être humain ?” », s’interroge le philosophe Michel Malherbe. « Alzheimer est une affection qui semble survenir comme les autres, mais qui a cette propriété remarquable de se répandre jusque dans les moindres parties de l’individu, et, quand elle ne peut s’étendre davantage, de devenir par condensation la substance même du patient. (…) La maladie est désormais le principe hégémonique de la vie de l’individu et elle en commande toutes les dispositions. Le vivant était auparavant conscient, pensant et volontaire, il est à présent Alzheimer. » Sur le site La Vie des idées, Jean-Philippe Pierron commente : « la maladie d’Alzheimer n’est pas une maladie comme les autres. Elle transforme radicalement celui qui en est atteint, elle ne laisse aucune partie de l’individu intacte. Comment alors continuer à reconnaître un homme en celle ou celui qu’elle gagne ? Et quel type de soin doit-on lui prodiguer ? » « La maladie d’Alzheimer, expérience du mal subi de la maladie qui, plus qu’une tragédie, est une expérience du malheur. »
Malherbe M. Alzheimer. La vie, la mort, la reconnaissance. Une chronique et un essai philosophique. Paris : Vrin. Septembre 2015. 300 p. ISBN 978-2-7116-2641-0. www.vrin.fr/book.php?code=9782711626410&search_back=&editor_back=%. www.laviedesidees.fr/Alzheimer-ou-la-perte-de-soi.html, 11 novembre 2015.