Alzheimer et communication non verbale, de Cécile Delamarre
Société inclusive
Malgré la maladie, il est toujours possible de communiquer avec les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer. Encore faut-il savoir prêter attention à l’autre. La psychomotricienne Cécile Delamarre a passé plus d’un an à filmer les relations quotidiennes entre soignants et personnes malades dans des unités spécifiques en Belgique et dans des établissements d’hébergement du Nord de la France. Elle a extrait de ces enregistrements plus de cinq cents clichés de situations professionnelles. Diane Dagonnot, psychologue dans un EHPAD public de soixante-neuf lits, utilise certains chapitres de ce livre dans le cadre de formations de l’équipe soignante à la compréhension et l’accompagnement non médicamenteux des symptômes psycho-comportementaux de la démence. « Le défaut d’écoute, de compréhension, d’attention, d’empathie ou encore de considération qui peut parfois se manifester lors des actes de soins ou d’échange, provoque des réactions de défense, de frustration, de résistance ou d’agressivité chez le sujet vulnérable », explique la psychologue. Pour autant, souligner des exemples précis qui posent problème dans la pratique des soignants provoque souvent des réactions défensives qui vont s’exprimer par de véhémentes justifications ou par un refus de participation lors d’échanges collectifs. Utiliser des situations familières mais extérieures, et qui ne sont pas centrées sur les participants, permet d’analyser en détail les réactions des différents partenaires (équipe et résidents) en évitant ces réactions défensives et en suscitant au contraire la participation active et une identification distanciée » : c’est ce que permettent les vignettes cliniques qui sont analysées image par image.
Pour Didier Armingaud, directeur médical et qualité du groupe Médica, qui a mis en place la méthode dans les établissements du groupe, « la communication développée par Cécile Delamarre révèle un langage intelligent, où la façon d’écouter ne peut se dissocier de la manière de donner. Elle nous rappelle avec pertinence que le silence est une forme détournée de l’éloquence : celui qui souffre n’est jamais que corps sans visage et ses silences ne sont jamais muets »
Delamarre C. Alzheimer et communication non verbale. Paris : Dunod. 224 p. ISBN : 9782100554362. Juillet 2011. Le Journal du médecin coordonnateur, juillet-septembre 2011.