Alzheimer, des vulnérabilités partagées : « la maladie d’Alzheimer ne fait pas perdre aux personnes leur dignité »

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
24 septembre 2016

Pour Bruno Anglès d’Auriac, président de la Fondation Médéric Alzheimer, « la maladie d’Alzheimer ne fait pas perdre aux personnes leur dignité. Trop souvent, nous usons de formulations ambiguës. Nous disons qu’il faut « rendre » leur dignité aux personnes malades, qu’il faut « promouvoir » ou « préserver » leur dignité, comme si la dignité était une caractéristique qui pouvait se perdre, comme si elle était quelque chose que la maladie pouvait menacer, amoindrir ou annihiler. Or, nous avons parfois tendance à l’oublier, la dignité d’une personne humaine ne peut pas se perdre. Elle a un caractère absolu et intangible. Cette dignité, caractéristique intrinsèque de l’être humain, est inentamable. Par conséquent, le problème n’est pas de savoir comment « préserver » ou « restaurer » la dignité des personnes malades, mais comment développer des comportements et des attitudes respectueuses de leur dignité. » Pour Bruno Anglès d’Auriac, « ces expressions, qui peuvent paraître anodines, sont en réalité profondément délétères, car elles alimentent l’idée que les personnes malades ne seraient plus tout à fait des personnes à part entière, qu’elles ne feraient plus tout à fait partie de la communauté des êtres humains. Et elles conduisent à réduire l’humanité d’une personne à la possession de capacités cognitives, ou de capacités relationnelles. Par conséquent, cette vigilance en matière de vocabulaire, cette rigueur sémantique, est avant tout une forme de rigueur éthique. »

Colloque organisé par l’Espace national de réflexion éthique et maladies neurodégénératives (EREMAND) au ministère des Affaires sociales et de la santé, 21 septembre 2016. https://youtu.be/WQBThFclnkA?list=PLi-yyU8cpcgWsmRtdaO2km1ZABa2mfmXW (captation intégrale)