Aides formelles et informelles pour les seniors : substituabilité ou complémentarité ?

Économie

Date de rédaction :
03 juin 2025
Langue :
Français

Dans un contexte de vieillissement de la population européenne avec une augmentation des problèmes de santé et d’incapacité chez les séniors et une stagnation de l’espérance de vie sans incapacité, cet article examine l’utilisation des aides à domicile pour les personnes âgées en Europe en s’appuyant sur les données de la vague 8 de l’enquête SHARE (Survey on Health, Ageing and Retirement).

La méthodologie de l’étude repose sur un modèle à variables latentes discrètes, permettant d’analyser les interactions entre les aides formelles (professionnelles) et informelles (familiales ou amicales). Les résultats montrent une relation négative significative entre ces deux types d’aides, suggérant une substituabilité, notamment lorsque les services sont homogènes.

Les chiffres clés révèlent que 69,3 % des seniors ne reçoivent aucune aide, tandis que 5,7 % bénéficient à la fois d’aides formelles et informelles. Les personnes âgées recevant de l’aide formelle utilisent en moyenne 10,4 heures par semaine, réparties entre 3,4 heures pour l’aide personnelle et 7,5 heures pour l’aide domestique. Lorsque les deux types d’aides sont combinés, le nombre d’heures augmente à 25,3 heures par semaine.

L’étude met en évidence un recours plus marqué à l’aide domestique par rapport à l’aide personnelle qu’elles soient formelles ou informelles (30,1 % contre 7,9 %). 7,2 % des individus reçoivent à la fois une aide domestique et personnelle, indiquant que la quasi-totalité des personnes âgées ayant recours à l’aide personnelle bénéficient également d’une aide domestique.

Les facteurs influençant la réception d’aide incluent l’âge, le genre, et les problèmes de santé. Les femmes ont une probabilité plus faible de recevoir de l’aide formelle que les hommes. Les limitations dans les activités quotidiennes, comme les difficultés à effectuer la toilette, augmentent significativement la probabilité de recevoir de l’aide, avec un impact particulièrement marqué lorsque ces limitations sont sévères.

Bien que les aides formelles et informelles puissent se substituer, elles restent complémentaires dans de nombreux cas, en fonction des besoins spécifiques et des disponibilités des aidants. Cette étude souligne l’importance de considérer la nature spécifique de l’aide et les préférences des seniors pour mieux adapter les services à leurs besoins.