Aider les autres
Société inclusive
Robert Martinez est président de l’association Du répit pour les familles. Il publie un guide de l’aidant. Michelin, sponsor de l’opération, veut le diffuser dans chaque département où une de ses usines est implantée. Comment a-t-il réagi au moment du diagnostic de la maladie d’Alzheimer de son épouse ? « Je pensais être le plus beau, le plus intelligent… Je me disais qu’avec tous les gens importants que je connaissais… De plus, les trois premières années ont été très faciles. On ne voyait pas la maladie ou presque pas. Le plus difficile, c’est quand elle a perdu la parole. Pendant douze ans, on a communiqué avec les yeux. Après quarante ans de vie commune, on se comprend d’un regard. » Les trois dernières années ont été les plus dures : « Quand elle était en fauteuil roulant. Je n’ai jamais voulu renoncer à notre vie sociale. Partout où on allait, je devais la porter. Sentir son poids, tellement léger, dans mes bras… » Comment a-t-il réorganisé sa vie après le décès ? « Le deuil n’a pas été trop dur parce que j’ai tout essayé, tout vécu, pendant la maladie de ma femme. La nuit, ma femme parlait pendant ses rêves. Ce sont les seuls moments où j’entendais sa voix. Je l’ai amené voir un spécialiste de l’hypnose parce que je me disais qu’elle avait un blocage psychologique. Mais ça n’a pas marché. Pourtant, la nuit, elle parlait de choses dont je lui avais parlé quelques jours avant. Après sa mort, je me suis soigné avec l’association. Je ne sais pas bricoler, mais j’ai un cerveau qui fonctionne, alors je me suis lancé à corps perdu dans cette aventure. J’ai eu, en tant qu’aidant, un parcours du combattant, alors si je peux soulager un peu les autres… »