Aide familiale : une comparaison France-Russie
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
À partir de deux contextes sociaux contrastés, la France et la Russie, Veronika Duprat-Kushtanina, docteur en sociologie et post-doctorante au centre de recherches « Individus, Épreuves, Sociétés » (CERIES) à l’Université Lille-3, analyse les mécanismes relationnels qui peuvent conduire à l’épuisement moral d’aidants familiaux de personnes âgées. Elle a mené soixante-dix entretiens biographiques croisés au sein de quinze familles françaises et dix-sept familles russes, pour mettre en lumière les perspectives des différents acteurs, les relations, les incompréhensions et les tensions entre eux. « Débutée dans l’enthousiasme et la reconnaissance, une “carrière” d’aidant risque d’aboutir à un épuisement moral. L’épuisement peut être causé par une dégradation des relations avec le proche aidé, due au passage de la perspective de court terme (voire de l’urgence) du premier temps d’aide intense, à un temps long où l’aide peut devenir banale et donner lieu à des exigences sans reconnaissance. Si la comparaison entre la France et la Russie ne révèle pas de différences majeures, elle montre comment les différents contextes de protection sociale influent sur les cadres de cohabitation et les possibilités de répit, ce qui peut provoquer une dégradation des relations ou donner une possibilité de la réparer. Enfin, l’article montre que les différentes configurations d’aide contribuent à des risques d’épuisement moral de manière inégale. »
Duprat-Kushtanina V. Aide familiale : relations à l’épreuve de la durée. Gérontologie et société 2016 ; 38(150) : 87-100. Septembre 2016. www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2016-2-page-87.htm.